ESSAI STATIQUE LONGERON

J’ai souhaité faire un premier longeron ” éprouvette” pour l’amener en rupture sur un banc d’essais statique.  Le banc est un chassis mécanosoudé d’environ 6 m de long.

Le longeron éprouvette est un demi longeron qui sera chargé par deux vérins par l’intermédiaire de palonniers dimensionnés pour tirer au niveau de chaque nervure un charge convenablement répartie et représentative de la réalité.

Cet essais n’est pas impératif sur un CNRA  mais il me semble important puisque ma construction de longeron n’est pas une copie de ce qui se fait habituellement.

C’est un investissement de moyens et de temps conséquent mais une garantie absolue de pouvoir tirer des G en toute tranquillité d’esprit.

Je tiens sur ce point à dire tout le soutien et les précieux conseils qui me sont apportés par la DGAC dans cette aventure !

Voici a quoi ça va ressembler.

l’ essai est prévu au printemps 2019essai statique longeron

Le longeron et ses ferrures de traction
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ESSAI DU LONGERON  JUSQU’ A RUPTURE

Juillet 2019

Suite à la théorie, voici la pratique les photos du banc et de l’essai  ( cliquez sur les photos pour agrandir)

Mise en place du banc

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Positionnement du longeron sur le banc.  En orange, les deux vérins de traction. Ils peuvent tirer jusqu’à 3 T avec une précision de quelques dizaines de Kg)

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Le longeron est guidé latéralement entre des plats de  mélaminé afin d’éviter tout risque de déformation latérale.

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Le panneau de contrôle des deux vérins lors des premières charges

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Le longeron a été chargé en plusieurs phases progressives jusqu’à 10 G  puis remis au repos pour inspection.

Tout c’est passé dans un parfait silence sans aucun craquement.

La DGAC est spécifiquement venu pour voir l’essai finale à rupture. La charge a alors  été montée progressivement et la rupture est intervenue soudainement.

Elle c’est produite parfaitement à ma valeur de calcul qui représente 15 G selon ma méthode de calcul et plutôt 16 selon les calculs de la DGAC.

Cet écart provient du fait que je considère une charge constante par m² de voilure alors qu’il est possible de considérer une charge décroissante à l’approche du saumon.

Les photos qui suivent montrent la rupture. Elles sont prises avec une caméra très rapide et ont permis une analyse fine de l’instant ou il a cédé. en les téléchargeant et en les affichant les unes après les autres  on voit très bien la rupture qui c’est produite au niveau de la nervure 2  ( la nervure en extérieur du marche pied. )

L’analyse d ela rupture est présentée plus bas.

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Photos de la rupture

La rupture est intervenue dans la semelle comprimée au niveau de la nervure 1 distante de 395 mm de l’axe de fixation avec le fuselage.

L’analyse de la rupture montre que c’est vraiment le carbone qui a cédé en compression.  Les ames ont résisté aucun collage n’a cédé.

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Conclusion

Le carbone a ses limites et n’est pas incassable…

La construction a réagit tel que je le souhaitais. Ce n’est pas la mise en oeuvre qui est la cause de la rupture. Les collages et les âmes ont résisté et sont ainsi dimensionnées avec les marges que je souhaitais pour une réalisation hors d’un cadre ou d’un atelier professionnel.

Heureusement… lorsque j’ai cassé le longeron éprouvette, le longeron réel était également finalisé. Une rupture hors des valeurs aurait ainsi été lourde de conséquence !

J’étais confiant, mais la nuit qui a précédé la rupture n’était cependant pas très sereine…